La petite histoire de la galette des rois

Petite histoire de la galette des rois

« J’aime la galette,
Savez-vous comment ?
Quand elle est bien faite,
Avec du beurre dedans … »

Impossible de commencer une nouvelle année sans partager une délicieuse galette des rois avec sa famille, les amis et les collègues. Traditionnellement la galette est dégustée le 6 janvier, jour de l’Epiphanie. Autant d’occasions pour multiplier les dégustations tout au long du mois de janvier et désigner les rois de l’année.

La galette est traditionnellement réalisée avec une pâte feuilletée fourrée de frangipane aux amandes sur la base du Pithiviers. Dans le sud de la France, les galettes prennent la forme d’une couronne briochée aux fruits confits.

Mais d’où nous vient cette gourmande coutume ?

La galette des rois, est une tradition typiquement française qui avait déjà cours au XIVe siècle.

La galette était partagée en autant de portions que de convives, plus une. Cette portion supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge », était destinée au premier pauvre qui se présenterait.

Longtemps, l’Epiphanie fût plus important que le jour de Noël. En Espagne, c’est d’ailleurs le jour de l’Epiphanie que les enfants reçoivent les cadeaux et non à Noël. Comme beaucoup de fêtes chrétiennes, la date de l’Epiphanie correspond à l’origine à une fête païenne : les Saturnales.

Le terme « épiphanie » est issu du grec et signifie « apparition ». Cette fête correspond à la présentation de Jésus enfant aux Rois Mages.

Il faut remonter au temps de romains pour comprendre l’origine de cette fête. A cette époque les Romains fêtaient les Saturnales. Ces fêtes duraient 7 jours et tout était autorisé. A cette occasion, les soldats tiraient au sort, grâce à une fève, un condamné à mort qui devenait « roi » le temps des réjouissances. Une fois les Saturnales achevées, la sentence était exécutée. 

Les Grecs utilisaient aussi un système de tirage au sort avec des fèves pour attribuer certaines magistratures.



La plus ancienne attestation écrite de « Galette des rois » remonte à 1311 où une charte de Robert, évêque d’Amiens, mentionne la coutume annuelle de « tirer les Rois » au moyen d’une « galette feuilletée ».

Sous l’ancien régime, on l’appela « gâteau des rois » car cela tombait en pleine période des redevances féodales et il était d’usage d’en offrir un à son seigneur.

La galette proprement dite (pâte feuilletée plus crème frangipane) apparut au XVIIe siècle. Anne d’Autriche et son jeune fils Louis XIV en partagèrent une la veille de l’Epiphanie de 1650.
A la Révolution française, la tradition et si bien ancrée qu’elle ne pourra plus être supprimée et sera ridiculement remplacée par la Fête du Bon Voisinage avec un Gâteau de l’Egalité. Il n’est plus question d’évoquer le roi.


En 1801, le concordat fixa la date de l’Epiphanie au 6 janvier.

La fève
Traditionnellement une fève est cachée dans la galette et la personne qui obtient cette fève devient le roi de la journée et a le droit de porter une couronne de fantaisie. Le bénéficiaire de la fève doit offrir la prochaine galette et c’est le plus jeune des convives, caché sous la table, qui décide de la distribution des parts.
Dans le circuit commercial, dans la seconde moitié du XXe siècle, les boulangers fournissent avec la galette une couronne en papier doré à usage unique. Plus traditionnellement chaque famille réalise et conserve une ou plusieurs couronnes artisanales réalisées par les enfants. 
À la fin du XVIIIe siècle, des fèves en porcelaine apparurent, représentant l’enfant Jésus en porcelaine. 
Sous la Révolution on remplaça l’enfant Jésus par un bonnet phrygien. Les graines de fève furent systématiquement remplacées en 1870 par des figurines en porcelaine.Les familles riches cachaient une pièce d’argent ou d’or en guise de fève et dans les familles pauvres la fève était symbolisée par une simple fève séché.
De nos jours les formes des fèves et des couronnes suivent les modes, les héros du moment et l’imagination des créateurs.

Ces dernières années, les pâtissiers et les blogueurs ont multiplié les recettes originales : galette aux pommes, au thé matcha, aux framboises, au praliné, à la rose etc… tout est permis pourvu que ce soit gourmand.